Tu as vraiment hâte et bien habillé pour le rendez-vous de ce soir. Je t’ai appelé trois fois pour te demander si je pouvais déjà passer te chercher. Tu prends ton temps pour essayer d’être impeccable pour ce jour spécial, tu as hâte de voir ma mâchoire tomber. C’est au milieu de tout cela qu’une crampe, une douleur paralysante te fait ramper dans ton lit et pleurer. Tu es donc en période de SPM, cinq jours plus tôt. Tu m’appelles et bien sûr, ma voix tombe en entendant ça, mais j’ai le cœur d’annuler les plans et de t’acheter un pot de glace. C’est là que tu ressens l’amour.
La fois où j’ai tenu tes cheveux pendant que tu vomissais tes tripes après avoir été trop ennuyeux en état d’ébriété et où j’ai eu la courtoisie de te déposer dans ton lit, tu ne t’es jamais sentie plus en sécurité.
Lorsque tu frissonnais en racontant que tu avais été maltraité dans ton enfance, et que je te serrais dans mes bras sans avoir à dire à quel point je tenais à toi, tu croyais que les contes de fées existaient.
Chaque fois que j’ai choisi d’aller dans des endroits qui servaient exclusivement de la nourriture chinoise, même si je la détestais mais que tu l’adorais, ou que je t’ai aidé à finir les plats parce que tu es plein de petites portions et que tu détestes gaspiller, tu savais pourquoi les petites choses comptaient.
Quand je me suis réveillé et que j’ai lutté pour sortir du lit avec les yeux baissés et la coiffure la plus farfelue que l’oreiller pouvait me donner, tu voulais absolument me câliner à mort.
Tu n’es jamais tombée amoureux de moi après une seule fois, à un seul moment. Tu as grandi en m’aimant tout au long du chemin, pour tout ce que j’ai fait et tout ce que je suis.
Est-ce que tu m’as aimé quand tu m’as vu la première fois ? Non. Avais-tu imaginé que tu m’aimerais comme tu le fais aujourd’hui, quand tu m’as rencontré pour la première fois ? Absolument pas.
Pour moi, ça ne marche pas comme ça.
Ecrit par Kevinlee KOMORA.